Haiti documentary provokes controversy in Chile
This article was written originally in French by Kendi Zidor and published in Le National which is a Haitian digital Journal that depicts a documentary made by a Chilean journalist named 'Soy Leyton" over a real and maybe "shocking" situation in Haiti. Below you will find the analysis in French language and then the traduction into English for better understanding.
Un documentaire diffusé dans la soirée du lundi 8 janvier 2018 sur Télé 13 à Santiago de Chili et disponible sur Youtube sur la situation socioéconomique d’Haïti gène énormément la communauté haïtienne dans ce pays. La journaliste Soy Leyton qui en est l’auteur, est restée en Haïti pendant un mois pour vivre la réalité de près afin d’étaler à ses compatriotes la situation qui explique la présence chez eux d’autant d’Haïtiens. Le premier chapitre du documentaire intitulé « Adios Haiti » (Au revoir Haïti) suscite de vives réactions et des controverses. D’une part, de nombreux Chiliens sont stupéfaits devant la « cruelle réalité » qui est celle d’Haïti. D’autre part, les Haïtiens se sentent affectés par ces images si plus horribles de leur pays.
« On ne cesse de me questionner sur Haïti depuis la publication de ce documentaire. Et cela me dérange de devoir raconter à des étrangers la situation peu enviable de mon pays », raconte Nadet Eric Cinéus au journal Le National. Ce jeune haïtien qui vit à Santiago estime que ce documentaire va nuire à l’image de ses compatriotes qui vont encore au Chili. Il dit craindre que ces images ne provoquent des réactions racistes et discriminatoires surtout de la part de Chiliens qui ne digèrent pas la présence d’autant d’Haïtiens dans leur pays. « Dans les milieux de travail, les transports publics, les hôpitaux, l’accueil risque de devenir tout à coup moins chaleureux envers nous », craint-il.
Le fait de présenter Haïti sous son angle le plus sombre n’est pas innocent, de l’avis de la jeune haïtienne, Johanne Guercin également très choquée par le documentaire de Soy Leyton. Se demandant si cette journaliste ne travaille pas au profit de secteurs xénophobes, elle trouve que ce n’est pas honnête de filmer uniquement des scènes qui montrent la misère et le chaos. « Dans tous les pays, il y a des endroits où on n’est pas fier d’emmener les touristes », affirme-t-elle pour soutenir que le documentaire a été orienté de manière à offenser la communauté haïtienne.
Les commentaires postés au bas du documentaire sur Youtube montrent des avis partagés au sein de la communauté chilienne sur la présence des Haïtiens dans ce pays d’Amérique du Sud. Ces réactions peuvent être classées en deux catégories. D’abord, il y a ceux qui soutiennent que la misère exposée dans « Adios Haiti 1 » est une condition suffisante pour aider les Haïtiens et donc les accueillir dans la dignité. Ensuite, d’autres croient qu’il est inacceptable que des étrangers soient aussi nombreux à venir profiter des ressources qui leur appartiennent et critiquent les autorités chiliennes de ne pas mettre un frein à cette vague de migrants.
Dans ce premier chapitre de « Adios Haiti », Soy Leyton tenait à présenter aux Chiliens le tableau peu reluisant de la capitale haïtienne où se rencontrent des montagnes d’immondices, des bestioles qui posent des enfants nus et des adultes affaissés par la misère. La journaliste décrit également la vaillance des femmes haïtiennes avec des images prises au marché Hyppolite dans l’insalubrité qui domine le décor. L’organisation du centre-ville de Port-au-Prince où « tout le monde est commerçant » est également exposée pour faire voir comment on gagne sa vie dans un pays où le chômage bat son plein.
Kendi Zidor
A documentary broadcasted on Monday, January 8th, 2018, on TV 13 in Santiago de Chile and available on Youtube on the socio-economic situation of Haiti caused enormously shocking to the Haitian community in this country. The journalist Soy Leyton who is the author, stayed in Haiti for a month to live the reality closely to spread to his country fellows the situation that explains the presence at home of so many Haitians. The first chapter of the documentary entitled "Adios Haiti" (Au revoir Haiti) provokes strong reactions and controversies. On the one hand, many Chileans are stunned by the "cruel reality" of Haiti. On the other hand, Haitians feel affected by these more horrible images of their country.
"I am constantly questioned about Haiti since the publication of this documentary. And it bothers me to have to tell strangers the unenviable situation of my country, "tells Nadet Eric Cinéus to the newspaper Le National. This young Haitian living in Santiago believes that this documentary will harm the image of his fellow countrymen who are still in Chile. He said he feared that these images would provoke racist and discriminatory reactions especially from Chileans who do not digest the presence of as many Haitians in their country. "In workplaces, public transport, hospitals, hospitality may suddenly become less warm to us," he says.
The presentation of Haiti in its darkest angle is not innocent, in the opinion of the young Haitian Johanne Guercin also very shocked by the documentary Soy Leyton. Wondering if this journalist does not work for xenophobic sectors, she finds it is not fair to film scenes that show misery and chaos. "In all countries, there are places where we are not proud to take tourists," she says to argue that the documentary was oriented in ways that offend the Haitian community.
The comments posted at the bottom of the documentary on Youtube show shared opinions within the Chilean community on the presence of Haitians in this country of South America. These reactions can be classified into two categories. First, there are those who argue that the misery in "Adios Haiti 1" is a sufficient condition to help Haitians and therefore to welcome them with dignity. Secondly, others believe that it is unacceptable for so many foreigners to come and take advantage of the resources that belong to them and criticize the Chilean authorities for not putting a stop to this wave of migrants.
In this first chapter of "Adios Haiti", Soy Leyton wanted to present to the Chileans the shabby picture of the Haitian capital where mountains of rubbish meet, creatures that pose naked children and adults squeezed by misery. The journalist also describes the bravery of Haitian women with images taken at the "Hyppolite market" in the insalubrity that dominates the ambiance. The organization of downtown Port-au-Prince where "everyone is a shopkeeper" is also exposed to show how one earns one's living in a country where unemployment is in full swing.
Kendi Zidor